Génétique des robes de chevaux : le gène silver expliqué

Génétique des robes de chevaux : le gène silver expliqué

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Dans l’univers équin, la diversité des robes de chevaux n’a cessé de susciter curiosité et fascination. Des nuances claires aux tons les plus sombres, chaque espèce chevaline présente une symphonie visuelle unique, dont la genèse se trouve dans leur patrimoine génétique. Un gène en particulier retient aujourd’hui notre attention : le gène silver. Identifié pour la première fois au début du XXIe siècle, ce mystérieux fragment d’ADN agit principalement sur la couleur de la robe des chevaux. Sa découverte a ouvert un nouveau champ d’exploration passionnant dans le domaine de la génétique équine.

Comprendre le gène silver chez les chevaux

Comprendre le gène silver chez les chevaux

Mécanisme d’action du gène silver

Le gène Silver, dont l’allèle dominant est noté [Z] et l’allèle récessif [z], est localisé sur le chromosome 6, plus précisément au niveau du gène PMEL 17. Sa particularité ? Il a pour cible l’eumélanine – le pigment responsable des teintes noires – sans toutefois affecter la phéomélanine, à l’origine des nuances rousse comme celles observées chez les chevaux alezans.

Manifestations du gène silver

Ainsi, sur un cheval alezan (génotype [ee Z_]), la présence du gène Silver reste invisible. En revanche, chez un cheval noir (génotype [E_ aa Z_]), l’effet diluant de ce gène se révèle, transformant la robe noire en « noir silver ». De même, un cheval bai (génotype [E_ A_ Z_]) devient un « bai silver », caractérisé par des crins souvent argentés ou ivoires.

Les effets du gène silver sur la robe

Les effets du gène silver sur la robe

Une dilution plus marquée sur les crins que sur le corps

Il est à préciser que le gène Silver n’influence pas uniformément toutes les parties du corps du cheval. Son action est notamment plus perceptible sur les crins que sur le reste du corps. Les fanons et les cils ne sont pas épargnés : ils deviennent argentés, tandis que les sabots manifestent souvent des stries dès leur naissance.

Interactions avec d’autres gènes

Mais le gène Silver ne sévit pas seul. En effet, il peut entrer en interaction avec d’autres gènes de dilution tels que le gène Crème. Ces combinaisons génétiques engendrent d’étonnantes variations de couleur : ainsi un cheval peut-il présenter une robe « isabelle silver » ou « silver buckskin ». Des interactions avec le gène Dun peuvent également aboutir à des effets visuels uniques.

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Différencier les robes : alezan, bai et noir silver

Différencier les robes : alezan, bai et noir silver

L’alezan face au gène silver

S’il est un cas qui intrigue particulièrement les généticiens équins, c’est bien celui de l’alezan. En effet, malgré la présence du gène Silver, cette robe n’affiche aucune modification visible. Un phénomène qui soulève de nombreuses interrogations dans le monde scientifique.

Bai et Noir silver : une transformation remarquable

Dans le cas des chevaux bai et noir, l’action diluante du gène Silver se manifeste avec une intensité remarquable. Le pelage noir se métamorphose en « noir silver », tandis que le bai arbore des crins souvent argentés ou ivoires, caractéristiques du « bai silver ».

Le rôle des croisements dans l’expression du gène silver

Influence directe sur la variété des robes

Au gré des croisements entre individus porteurs du gène Silver, ce dernier révèle toute sa puissance créative. En interagissant avec d’autres gènes de dilution – tels que le gène Crème -, il produit de nouvelles variations colorimétriques qui enrichissent la palette des robes équines.

Des effets visuels uniques

C’est ainsi qu’à l’intersection de ces divers éléments génétiques naissent des robes comme l' »isabelle silver », ou le « silver buckskin ». Des aspects visuels uniques, fruit de l’action conjointe du gène Silver et d’autres gènes de dilution.

Comment identifier un cheval porteur du gène silver

Observation des signes distinctifs

Pour identifier un cheval porteur du gène Silver, plusieurs signes distinctifs peuvent être observés. Un pelage argenté, une robe particulièrement claire ou encore des crins ivoires sont autant d’indices pouvant suggérer la présence de ce gène.

Tests génétiques pour une identification précise

Cependant, le moyen le plus sûr pour déterminer si un cheval est porteur du gène Silver reste encore les tests génétiques. Ces derniers permettent non seulement d’identifier avec certitude la présence ou non du gène dans l’ADN equin, mais aussi de prédire sa transmission aux descendants.

Impact du gène silver sur la santé et l’élevage

Risques associés au gène silver

Aussi intéressant soit-il, le gène Silver n’est pas dénué de risques. Des études ont en effet mis en lumière son lien avec plusieurs anomalies oculaires comme la dysgénésie du segment antérieur (ASD) et les anomalies congénitales oculaires multiples (MCOA). En présence de deux copies de l’allèle [Z], ces conditions se manifestent plus fréquemment et avec une gravité accrue.

Recommandations pour les éleveurs

Ces découvertes ont conduit à une prise de conscience dans le milieu équin. Aujourd’hui, il est recommandé aux éleveurs d’exercer une vigilance accrue lorsqu’ils envisagent des croisements impliquant des chevaux porteurs du gène Silver.

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Dresser un portrait complet du rôle du gène Silver dans la génétique des robes de chevaux demeure une tâche complexe. Néanmoins, grâce aux progrès scientifiques réalisés depuis sa découverte, nous avons aujourd’hui un meilleur aperçu de son action diluante sur l’eumélanine ainsi que ses interactions avec d’autres gènes. Un monde fascinant qui invite à poursuivre notre quête de connaissance pour mieux comprendre et apprécier les merveilles de la diversité équine.

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